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12 mars 2013

TRASHMOVIES : critiques de film, dossiers

Tesis (la thèse) est le titre qu’a donné Amenabar avec malice à son premier long-métrage qu’il réalisa à la fin de ses études de cinéma. Il propose dans ce « doctorat visuel » de voyager dans le milieu dangereux de la criminalité pratiquée gratuitement, par pur plaisir pervers.

Le sujet de Tesis est le snuff movie, il s’agit de l’activité consistant à filmer des tortures et des meurtres réels, puis à les diffuser parmi un réseau de « passionnés ». C’est quelque chose de tellement incroyable que l’esprit humain peine à le concevoir avec vérité. Amenabar est le précurseur du genre cinématographique basé sur le snuff qu’il a véritablement initié avec ce film. Il aura de nombreux successeurs, qui tous seront axés sur la torture en tant que telle, sous la forme de bouillies visuelles réservées aux fans de gore traumatisant (august underground, mordum, hostel…). Aucun de ces films n’aura su reproduire la poésie presque naïve de Tesis, qui propose une intrigue haletante et laisse deviner les images choquantes plutôt que de les balancer à la face du spectateur.

torture dans tesis amenabar

Ce film rejoint l’esprit du cinéma fantastique Espagnol c’est à dire la fascination par le mystère. Prenons pour exemple la secte sans nom, l’échine du diable, l’orphelinat, ou le plus récent Hierro. Tous sont imprégnés d’une ambiance et d’une griffe étrange. Musique et images s’enchevêtrent dans une impénétrable trame sur laquelle plane l’ombre du non-dit et de l’inconcevable. Le spectateur est très vite intrigué par cette aura incroyable qui se dégage de l’écran. Certains films Espagnols  sont tellement bizarres qu’ils en sont devenus carrément inclassables tels qu’Intacto ou encore Dagon

Tout en nuance et en suggestion, le réalisateur fait preuve d’une grande délicatesse en filmant l’horreur sans qu’on la voie. Prouesse intéressante, en majeure partie réalisée grâce au son. Au lieu de montrer le snuff movie dans sa crudité, il laisse par exemple simplement entendre les dialogues entre le bourreau et sa victime, puis les hurlements ignobles de celle-ci. Pareille suggestion quoique glaciale, permet de ne pas être heurté visuellement, et de prendre conscience de la gravité du sujet. C’est donc avec intelligence qu’agit Amenabar, car il sauve ainsi son film du malsain en lui conférant une intensité émotionnelle intègre et puissante.

tesis amenabar

L’intrigue, comme une mise en abyme, prend place dans une faculté de cinéma, ce qui est l’occasion pour le réalisateur de parler de caméra et d’oeil. Il montre que le globe oculaire est en quelque sorte le verrou de la conscience. Selon que ce verrou est ouvert ou fermé, l’esprit tolère et désire plus ou moins d’images, et le spectateur voit de ses yeux ceux qui ont fait sauter le verrou, les êtres maudits qui se ravissent de la contemplation du mal. De ce fait nous sommes finalement amenés à nous demander nous-même pourquoi nous regardons ce film, et pourquoi il nous procure éventuellement du plaisir?…

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